Interview de l’auteur de Désastres touristiques

Publié le par La Fabrique Urbaine

Interview de l’auteur de Désastres touristiques

L'interview se trouve ci-dessous en lien :

Durant l’interview accordée à La Fabrique Urbaine, Henri Mora n’a malheureusement pas eu le temps de conclure sur sa présentation du film Metropolis de Fritz Lang ; le temps était compté. Il vous invite ci-dessous à suivre les propos qu’il aurait souhaité vous faire part :

 

Metropolis est un film muet de fritz Lang de 1927 dont l’action se passe en 2026 ; C’est-à-dire à quelques années près au jour d’aujourd’hui.

Le film présente la société de 2026 comme étant séparée en deux classes sociales distinctes et antagoniques avec d’un côté les cadres et Maitres de la ville (cerveaux) qui habitent le haut de la métropole et les ouvriers (les mains) qui travaillent tous pour la machine totalisante (ville) dans des conditions abominables et habitent dans les profondeurs de la ville basse.

 Le film est l’histoire du coup de foudre du fils du maître de la ville pour une femme bienveillante et pleine d’humanité de la ville basse.

 Le fils du maitre de la ville réussit bien évidemment à conquérir la belle qui verra dans son prétendant, le médiateur et le cœur qui manquent et réussiront à réunir les deux classes antagoniques : le cerveau et les mains.

Si j’ai choisi de vous présenter ce film c’est tout d’abord parce qu’il est sorti en 1927 et qu’il reflète en partie ce qui s’est réellement passé par la suite : la société de classe s’est muée en société de masse et de consommation. La masse aspirait alors à accéder aux plaisirs du sport, des loisirs et des divertissements dans l’après travail ; plaisirs qui étaient jusque-là seulement partagés par la classe bourgeoise et aristocratique. Je rappelle que le tourisme de masse se développe à partir des années 1950….

Certains ont reconnu dans le médiateur du film le rôle qu’a pu jouer le syndicat comme courroie de transmission entre les deux classes antagoniques, laissant à la classe dirigeante bien sûr des privilèges.

Le résultat des courses : le droit à la consommation et aux plaisirs pour tous a créé non seulement une société non égalitaire mais aussi une société en perpétuelle crise. La production et la consommation de masse empoisonnent l’air, l’eau et détruisent les espèces et le climat.

On demande aujourd’hui à certains environnementalistes et écologistes de jouer à nouveau ce rôle de médiateur pour répondre aux problèmes engendrés par la société de production et de consommation de masse. Ne devrait-on pas plutôt questionner le rôle de médiateur ?

 

Henri Mora

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