Quand les hippies et les anarchistes ont occupé une île des Baléares pour la sauver des riches...

Publié le par Daniel Pinós (présentation du contexte et traduction) et Angy Galvín pour el Diario

Sa Dragonera îlot de 400 ha, à seulement 800 m de la côte de Majorque où se trouve Palma.

Sa Dragonera îlot de 400 ha, à seulement 800 m de la côte de Majorque où se trouve Palma.

Après la mort de Franco en 1975, il y a eu un moment où l’Espagne, qui cherchait encore une place au soleil après quarante ans de franquisme, s’est tournée vers sa vieille tradition anarchiste pour trouver une alternative au capitalisme. Des slogans furent repris (« La dictature ? Pas même celle du prolétariat ! » est l’un des plus célèbres), des revues libertaires apparurent et l’œuvre de Bakounine fut rééditée. C’était les années 1970, une époque où, après la mort du tyran, tout semblait possible.

La CNT, le syndicat anarcho-syndicaliste historique, majoritaire dans l’Espagne d’avant-guerre, enregistrait une croissance significative de ses effectifs. Les foulards noir et rouge, comme en 1936, faisaient partie de l’esthétique de la jeunesse, et les assemblées critiquaient le post-franquisme et la Transition « démocratique » mise en place avec le soutien des phalangistes, des socialistes et des communistes. La relève des nôtres, de nos vieux compagnons qui firent la révolution de 1936 et durent s’exiler, était assurée par cette génération de libertaires romantiques ouverte d’esprit et assoiffée de liberté.

En juillet 1977, cet esprit se cristallisa dans les Jornadas Libertarias (Journées libertaires) de Barcelone, au Parc Güell – lorsqu’il n’était pas un territoire touristique – et au Saló Diana, la salle où eurent lieu des débats enfiévrés. C’est là qu’ont été débattues les communications les plus pointues : « Bilan de la pratique libertaire internationale depuis 1936 », « Critique de la société industrielle et alternatives ». Les anarchistes furent les premiers à questionner la société espagnole sur l’écologie, l’autonomie ouvrière, la liberté des femmes et la révolution sexuelle.

Ce mouvement, utopique, beau, original et festif, nous le vivions comme un rêve. Le réveil a été dur. Si le « désenchantement » de la fin des années 1970 avait un sens réel, c’était pour ces libertaires idéalistes et sauvages. Cette génération s’impliqua dans les luttes sociales, dans les grandes batailles contre le développement touristique sauvage imposé par Franco et pour la défense de l’environnement. Ce fut le cas aux Baléares, à partir de juillet 1977, en parallèle aux Jornadas Libertarias de Barcelone, afin de sauver l’îlot de sa Dragonera pour le préserver d’un vaste centre de villégiature estival pour les Espagnols les plus fortunés.

Daniel Pinós


Quand les hippies et les anarchistes ont occupé une île des Baléares pour la sauver des riches...


Une société catalane voulait transformer l’île de sa Dragonera en une urbanisation pour vacanciers fortunés, mais les protestations incessantes de la société majorquine et une bataille juridique menée par les écologistes ont permis de faire de l’îlot le précieux parc naturel qu’il est aujourd’hui.

Majorque, Minorque, Ibiza, Formentera, Cabrera ? Et sa Dragonera ? Bien qu’elle soit la moins connue, l’histoire des Baléares passe par cette île située au sud-ouest de Majorque, en face de l’une des villes les plus touristiques de l’archipel : Sant Elm. La lutte pour sauver l’îlot de Sa Dragonera est le combat contre la spéculation et la destruction de la nature, qui se termine parfois par une fin heureuse.

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Manifestation contre le surtourisme à Palma de Majorque en mai 2024 - Photo : Laura Lau / Banc de temps i grup de consum de Sencelles

Manifestation contre le surtourisme à Palma de Majorque en mai 2024 - Photo : Laura Lau / Banc de temps i grup de consum de Sencelles

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