L'errance des migrants, dix ans après Sangatte

Publié le par Elise Vincent pour Le Monde

L'errance des migrants, dix ans après Sangatte

La fermeture en 2002 du centre de la Croix-Rouge n'a rien réglé, les sans-papiers se sont déplacés le long du littoral.

Ceux qui chercheraient des traces du centre pour réfugiés de Sangatte dans les pierres et les mémoires de cette petite station balnéaire du littoral de la Manche ne trouveront plus aujourd'hui, dix ans jour pour jour après la fermeture de ses portes - le 5 novembre 2002 - que des monticules de terre avec vue sur la mer. Le hangar qui avait ouvert en 1999, à la suite d'un afflux de réfugiés fuyant la guerre du Kosovo, avait été construit sur une colline. Une butte de laquelle on aperçoit toujours les côtes anglaises à chaque fois que le temps est clair.

Dix ans plus tard, les migrants se sont tous évaporés. Les pavillons qui jouxtaient le centre ont retrouvé leur quotidien rangé. Les 8 kilomètres de route nationale qui séparent Sangatte du tunnel sous la Manche n'assistent plus, chaque nuit, à un défilé de silhouettes éreintées marchant avec l'espoir de se glisser clandestinement à l'arrière d'un camion. Il n'y a plus non plus ce ballet de "taxis-police" ramenant inlassablement au centre, chaque matin, ceux qui avaient échoué à passer au Royaume-Uni, et dont le défaut de pièces d'identité empêchait l'expulsion.

Comme le résume le maire (sans étiquette) de Sangatte, Guy Allemand, ce climat passé n'a laissé qu'une "égratignure" à son hameau de 900 habitants : "son nom". Depuis dix ans, Sangatte est invariablement associé à l'ancien centre géré par la Croix-Rouge où les migrants venaient chercher lit, repas, douches et soins de première urgence. Le maire annonce toutefois qu'un golf de 18 trous verra bientôt le jour à la place de l'ancien hangar.

Les après-midi de plage sont donc désormais plus sereins à Sangatte, à entendre les habitants. Les kitesurfeurs l'ont adopté comme lieu de glisse. Mais la question de l'immigration n'a fait qu'un pas de côté. En témoigne ce centre VVF de la commune, où de novembre à mars, une demi-compagnie de CRS (80 hommes) prend ses quartiers d'hiver. Sa principale tâche est toujours de limiter le trafic des passeurs et des migrants.

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